Quand j’ai commencé à tourner à la mi-octobre 2018, j’ai filmé les écluses du canal Bruxelles-Charleroi à Lembeek. Ces deux portes gigantesques qui retiennent des milliards d’hectolitres d’eau m’ont inspiré pour le début de cette vidéo sur la nuit. De plus, l’eau s’écoule constamment entre les deux portes vers l’extérieur : la nuit se tenait devant moi comme une gigantesque masse d’obscurité d’où jaillissaient des images.
Le dimanche 7 avril, vers six heures du matin, j’étais dans les parages des mêmes écluses – mais cette fois-ci sur le côté, à une écluse différente, plus petite. Là aussi, l’eau ruisselait d’un son très percutant. Cela m’a rappelé l’atmosphère des films d’Andrei Tarkovsky, où l’eau joue également un rôle important.
Là aussi j’ai fais une prise de vue en ayant l’impression de terminer quelque chose. La nuit m’avait donné tout ce qui était possible à ce moment-là.
Peut-être que les images de ces écluses formeront le début et la fin de la vidéo.
Pourtant la nuit n’est pas épuisée. La nuit est infinie. Il n’est pas possible de filmer « tout » de la nuit.